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Patrimoine Jura bernois

[ Photography \ Commissioned ]

For a year, in all seasons and weather, at twilight, by day, by night, under a blanket of snow, in fog or summer sun, I roamed through the Swiss region of the Jura bernois.

Sort of a treasure hunt, with the built heritage of the region as the common thread. Belle Époque architecture, watchmaking urbanism and repurposed factories, bourgeois houses or workers' tenements, cinemas, schools, or churches. Among others.

In the background, the Jura landscapes and land planning, sometimes harmonious, sometimes starkly contrasting with the built heritage.

The photographs reveal the human presence and daily life, around the walls and spaces. Each place is interesting, whether beautiful, ugly, well-designed, strange, spectacular, or mundane. What matters is how to convey through the image a certain form of grace and depth.

Having grown up in Val-de-Travers, I left the region after my studies. Over the years, I developed a new sense of curiosity towards the Arc jurasien, balancing familiarity and discovery. Before this photographic work, I knew very little of the Bernese Jura, except from the train window on the Bienne-Basel line, a few memories of passing through Tramelan, Moutier, a camp in Sornetan, Espace Noir in Saint-Imier, or the timeless little grocery store at the entrance of Orvin.

At first, I was struck by these signs with a revolutionary air. "Cercle Ouvrier" in Sonvilier, "Maison du Peuple" in Saint-Imier, by these intriguing factories, vessels bearing witness to times of grandiosity contrasting with the modesty of the rural valleys.

The shots were taken between August 2021 and August 2022, spread over 9 sessions averaging 3 or 4 days each, totaling 33 days.

Publication : Patrimoine ? L'éloquence des murs. Revue INTERVALLES, no 125, printemps 2023

STOP BAR


New York, Detroit, Tavannes.

Tramelan. Des airs de petite Chaux-de-Fonds.

La Route Principale ou Grand-Rue. Jadis artère prestigieuse, aujourd’hui balafre de vie, cordon ombilical bruyant. C’est aussi un salut, voie reliant les villages, les vallées entre elles, ce jusqu’aux villes. Autour de 1900, à la Belle Époque et en plein boom de l’horlogerie, on y construisait les immeubles les plus beaux de la région, ornés presque comme à Paris. Vivre là devait conférer un certain prestige.

Aujourd’hui, les voitures sont nombreuses et vont vite et loin. Traverser à pied Tramelan, Renan ou Court par cette route est un désagrément, on presse le pas, on se sent poussé plus loin, droit au but ou vers les rues adjacentes. Aujourd’hui c’est là qu’il fait bon vivre, loin de la vue de ceux qui ne font que passer en voiture.


Prendre des images de nuit sur l’artère principale est un défi. Le soir, patience est de mise pour avoir une fenêtre de tir entre deux véhicules. 20 ou 30 secondes, le temps de pose pour une photographie dans l’obscurité. Un bref répit.

Au Jardin de Provence.

Hors-champ : la musique du bar d’en face à Reconvilier, diffusée par des haut-parleurs sur la Grand-Rue.

Aujourd’hui : tripes à la milanaise

Civet de cerf cuit, Knöpfli

Grillades campagnardes
Boudin
Atriaux
Saucisse à rôtir
Aujourd’hui : croissants au jambon, pâté à la viande

Aspic, Knöpfle, lasagnes
Steak en croûte, filet en croûte
Terrines
Jeudi dès 11h: choucroute cuite garnie. 10.–/portion
Poisson frais. Pavé de saumon, filet de cabillaud, filet de plie

Chaudes nuits d’été. Marche dans les confins du Jura bernois, dans le Petit Val. Monible, Sornetan, Souboz... Mais où suis-je arrivé ? L’eau de la fontaine est fraîche, son bruit s’interrompt quand je remplis ma gourde, puis reprend, rythmant la nuit avec les grillons. Les chats s’interrogent fortement de mon inhabituelle présence, tard le soir, avec trépied déplié et autre attirail. Ils guettent et observent, comme moi. Mais on ne cherche pas la même chose. Quête de coins de rues qui parlent, de lieux qui veulent se raconter le temps d’une pose. Hasards bienvenus. Il fait bon.
Juste là, il y a un chemin qui s’appelle Les Trabieutchats.

Dans la nuit du 14 au 15 mai 2022, ascension (en voiture, façon reporter pressé par l’image) pour photographier la Tour Moron. Il est environ 2 heures du matin dans la pampa du Jura bernois. Une nuit claire sans nuages, la lune presque pleine réfléchit une lumière bleutée et puissante qui découpe l’obscurité. Sur cette crête sauvage apparaît un ovni, un objet surréaliste en forme de tour. Je la découvre tel un monument promis, c’est la première fois que je la vois. De la plateforme cette nuit-là, on voit tout presque distinctement, au clair de la Lune. Quelques photos avec 5 minutes de temps de pose plus tard, l’image est prise. Moins d’une semaine plus tard, des bruits de roches qui s’entrechoquent résonnent dans la nuit. Les marches se brisent mystérieusement, condamnant l’édifice. Personne n’y montera plus.

À l’envers, le sol devient plafond et le plafond devient sol. Et les crocodiles redeviennent vivants.

Ovni. Un vaisseau spatial dans la brune sublime. 

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